LE VENT DU LARGE CRÉATIONS

  2ème épisode
       79DAX

« La pensée négative est le sommet de la conscience. »
Alfred Korzybski
Voici une nouvelle histoire pour Môhrn, ce jeune homme simple d'esprit qui avait
écouté les « Sages-Psi » et s'était fait interner pour fumer dans des conditions de
sécurité. Grande était la peur de ce jeune homme devant le tabac. Il faisait ce qu'on
appelle un fixation émotionnelle: anxiété, sudation des mains, légers tremblements
parkinsoniens, mais une volonté déterminante et puissante d'arrêter de fumer
dépassait tout. Ce jeune homme qui n'avait qu'une seule force : l'humilité avait en
réalité rencontré Dieu, l'Être suprême. Ces petits bonshommes à l'aspect remuant
(les « profs de gym ») étaient en fait une manifestation divine, un signe du Grand
Être. Môhrn se voyait comme un étudiant en mathématiques suprêmes. Confronté
à ces monstres (s'agissait-il d'une hallucination?) qui l'avaient lobotomisé et
implanté un matériel hautement sophistiqué qui leur permettait de voir par ses
propres yeux, il avait l'impression de posséder un double nez et le nez supérieur
serait le nez implanté par les extraterrestres, le nez inférieur serait celui de Môhrn.
Dans sa conduite intérieure Môhrn réfléchissait: « C'est pas évident, la vie,
maintenant que je suis un esclave des Sages-Psi.» Toute la vie se consumerait par
une cigarette. « Ce n'est pas agréable de rêver ». Je dois dire « Zâzhâr ». Il disait
« Zâzhâr » pour diriger les « Sages-Psi ».
Zâzhâr était à ses yeux le maître de l'univers. En disant « Zâzhâr », il convoquait
tous les « Sages-Psi » qui régnaient dans les environs et il les commandait.
« Zâzhâr » et n'y a qu'un seul Dieu. Il se servait du signifiant Saussurien. Il se
transformait lui-même en Zâzhâr et il devenait ainsi le maître de l'univers.
« Zâzhâr », et il envoyait des voix aux « Sages-psi ». Contrôlant par la voix du
Saussurisme, il marchait dans la rue, fier comme Artaban, certain qu'on lui dût le
respect. Aggressif, il se posait la question du regard.« Est-ce qu'on peut fixer une
personne du regard pour lui dire « Zâzhâr » et l'obliger ainsi à se convertir à la
religion Zâzhârienne ? Dans la rue, il croisait certains gens, alors il les
convertissait du regard se prenant pour Superman et exerçait sa vision à rayons
laser, petit devant Dieu et grandiose de par sa représentation physique, il régnait
parmi les humains.
Môhrn ne faisait plus qu'un avec Zâzhâr, une ville entière s'appelait « Zâzhâr ».
Puis, dans la rue il croisa un homme bizarre qui était vétu de noir. L'homme lui
remit un papier sur lequel était écrit 79DAX. Puis il vit un chat qui sortait de sous
une voiture. Il croyait avoir un charme avec les animaux. Il voulut le caresser mais
l'animal s'enfuit. Ainsi il le perdit de vue. Môhrn traversa la rue et vit alors un
énorme rat. Môhrn possédait des sucres sur lui qui provenait de certains cafés qu'il
fréquentait et il fit l'expérience étrange de lui en donner un morceau. L'animal
l'accepta, le mangea et prit la fuite.
Môhrn regarda sa montre « Tiens, il huit est heures moins le quart. Il faut que
j'achète une demi-baguette ». Dit-il. Il décida enfin d'aller chez l'épicier acheter unebouteille de whisky.« Avec ça je passerai une soirée tranquille. »
Il rentra chez lui et prit une boîte d'allumettes. Il la vida et écrivit un Z à l'intérieur.
C'était le symbole de Zâzhâr. Puis il écrivit E=L/P, une équation où E est l'existant,
L la lumière et P la phonie. C'est l'équation de la similirisation à vingt décimales. Il
faut d'abord écrire A=B, puis on utilise l'équation d'Einstein E=mC2, et enfin
l'hyperbole y=1/x qui font tous les trois un syntagme : un syllogisme, sur plan de la
sémantique principale. On provoque alors, en utilisant Zâzhâr une sorte
d'apparition spontanée : En utilisant le mot-code 79DAX, lacanien, partant du nœud
boroméen et sa relativité absolue. Il utilisa sa boîte d'allumettes pour obtenir un
champ d'élaboration quantique. C'est-à-dire un champ capable d'«absorber» les
données. Il ferait apparaître une anomalie interdimensionnelle capable de
similariser n'importe quel objet susceptible d'entrer en distorsion avec sa boîte
d'allumettes.
Il prit le distorseur et essaya de faire apparaître les premiers billets de
banque.« Zâzhâr ». Mais attention, tout se passait dans la plus grande discrétion.
C'était un procédé expérimental. En construisant le câblage, rien ne s'oppose à ce
qu'il fonctionnât normalement. Puis, fouillant son portefeuille, il compta les billets.
Au départ, il avait vingt euros, Il s'aperçut qu' un des billets s'était dédoublé il avait
quarante euros. Donc il avait gagné vingt euros.